La Puissance

La puissance produite par une éolienne, comme par une quelconque centrale nucléaire, thermique, solaire ou hydro-électrique, est exprimée en Méga Watt (MW). Pour une Eolienne, l'énergie électrique est produite à partir d'énergie mécanique (celle du rotor propulsé par le vent). La puissance produite est proportionnelle au carré du rayon de l'hélice, c'est à dire que quand on multiplie le rayon des pales par deux, la puissance est quatre fois plus grande.

Puissance des éoliennes en fonction de leurs tailles

C'est ainsi, qu'au cours de ces dix dernières années, on est passé d'éoliennes produisant une puissance maximale de 0,6 MW (en 1995) à aujourd'hui des éoliennes géantes de 120 mètres de diamètre perchée sur un mat de 120 mètres de haut, en Allemagne, produisant une puissance de 5 MW. Un parc de 20 anciennes éoliennes était capable de fournir l'électricité nécessaire à une ville de 15 000 habitants. Aujourd'hui, un parc de 20 nouvelles éoliennes géantes serait capable d'en fournir à une agglomération de plus de 300 000 habitants ! Mais la taille n'explique pas à elle seule le formidable essor mondial de l'éolien ces dernières années. En effet, en à peine 10 ans, ce sont 32 000 MW d'éolien qui ont été installés sur notre planète, essentiellement en Europe, un peu aux USA, contre à peine 16 000 MW de nucléaire. La raison en est que l'éolien à fait d'énormes progrès techniques qui en font aujourd'hui une énergie fiable et rentable. La productibilité de cette énergie a été multipliée par 20 en 10 ans et le coût du kWh produit est passé de 0,73 à 0,32 euro.

Shéma de principe d'une éolienne

Les progrès techniques, permettant notamment l'émergence des nouveaux modèles géants, sont venus de l'aéronautique avec l'apparition de matériaux composites plus légers et plus rigides (fibre de verre, fibre de carbonne au lieu métal). Les rendements ont également été considérablement accru, grace à l'invention récente de l'hélice à pas variable. Le manque de régularité des vents est ainsi combattu grâce à un vérin qui change les angles d'attaque des pales en fonction des vents : il les dispose verticalement en cas de vent faible, horizontalement en cas de tempète. La plage de vitesses des vent compatibles pendant lesquels une éolienne peut fonctionner est ainsi passée de 14 à 79km/h il y a 10 ans à aujourd'hui de 9 à 120 km/h. De nouvelles génératrices sont également apparues avec 50 pôles de charges au lieu de 4 ! Les nouvelles modélisations informatiques d'études des vents, et d'études aérodynamiques des mats et pales ont aussi permis d'améliorer les rendements.

Le Bruit

Les progrés techniques, en plus de l'augmentation des rendements, ont également apporté une diminution des nuisances sonores. Aujourd'hui, une éolienne est perçue à 250 m de distance comme un bruit de 44dB, soit moins que le bruit ambiant d'une salle à manger. Tout ceci grâce encore une fois aux progrès en aérodynamisme mais aussi avec l'apparition d'isolants accoustiques.

L'Esthétisme

Ferme offshore au Danemark

Pour les grincheux qui trouveraient encore qu'un parc d'éoliennes géantes n'est pas très esthètique dans un paysage sauvage, l'invention danoise des fermes offshore (image ci-dessus) devrait les réconcilier avec cette énergie. Ce sont aujourd'hui des projets de parcs contenant des centaines d'éoliennes géantes implantées en mer (à une dizaine de kilomètre des côtes) qui sont à l'étude.

Production éolienne en Europe

L'avenir de l'Eolien français et européen

Le protocole de Kyoto, signé entre autres par la France, nous donne pour objectif de produire 22% d'électricité dorigine renouvelable dici 2010. Ce pari ne sera pas tenu, puisque cette part de renouvelable ne cesse au contraire de baisser depuis ces dernières années. Des appels d'offre européens de fermes offshore ont pourtant été lancés, avec par exemple des projets de 6000 MW pour l'Angleterre et de 3000 MW supplémentaires pour l'Allemagne, qui est déjà de loin le pays produisant le plus d'électricité d'origine éolienne, alors que son régime des vents est pourtant moins favorable que le nôtre. En France, alors que seulement 389 MW sont actuellement produits par des éoliennes, un timide appel d'offre a été lancé pour 500 MW supplémentaires en offshore, avec entre autres le grand projet au large de la Charente-Maritime.

Mais l'éolien est-il vraiment, comme l'affirme certains écologistes, une solution de remplacement au nucléaire franchouillard ? Rappelons tout d'abord que la capacité électronucléaire de la France est de 65 702 MW, ce qui représenterait environ 13 140 éoliennes géantes de 5 MW ! Autant dire qu'il est absurde de prétendre cela. Pourtant, quand on voit la capacité éolienne de l'Allemagne (14 609 MW), et si l'on pense qu'en France, si on en avait la volonté, on pourrait prétendre facilement au double de puissance (30 000 MW), on s'apperçoit que cela devient une alternative crédible. A condition qu'elle ne soit pas unique bien sûr, ce serait du suicide économique pour l'indépendance énergétique de notre pays ! Par contre, couplée à d'autres énergies (solaire, bio combustibles, co-génération, etc) et couplée à une solide campagne en faveur des économies d'énergie (on pourrait baisser d'au moins 25% notre consommation d'électricité en France sans que l'économie et notre confort en patisse...), dans ce cas, il n'est pas idiot d'envisager un arrêt du nucléaire ! Un arrêt immédiat est bien sûr inenvisageable, ne serait-ce tout d'abord que pour des questions d'ordre sociale, mais pourquoi ne pas ouvrir le débat, comme en Allemagne, sur un plan de désengagement de longue durée (30 ou 50 ans, ce qui nous laisserait d'ailleurs le temps de financer d'avantage la recherche prometteuse sur la fusion nucléaire). Malheureusement, il semble que le pouvoir en place en ait décidé autrement en relançant au contraire de nouveaux programmes nucléaires forts coûteux, aux résultats incertains, et aux conséquences risquées pour les génarations futures... Après nous, le déluge ?

Lien : Planète éolienne