A intervalles réguliers,[1] j'ai décidé de vous livrer mes réflexions politiques et mes préférences partisanes jusqu'au jour de la présidentielle. Mon choix de vote n'est pas encore définitif. Si il y a quelques temps je me prononçais pour un vote utile dès le premier tour pour le représentant du P.S., il n'en n'est rien aujourd'hui. Mes opinions évoluent, il faut dire qu'elles ont toujours été complexes ! Je crois bien que je voterai Dominique Voynet si le vote avait lieu ce dimanche.
Pourquoi un tel reniement de la candidate socialiste, me direz-vous ? Parce que la dernière fois que je vous avais parlé de mon intention de vote, celle-ci se basait sur le programme du P.S. et non sur celui de la candidate, qui, il est vrai, ne sera réellement connu que ce dimanche, mais qui a de fortes chances d'être éloigné du projet du parti. Oui, je le redis, je trouvais ce programme audacieux, du moins comparativement au programme du P.S. de 2002 et à celui des partis concurrents de cette année. Et je le redis sans honte : François Hollande aurait eu mes préférences, parce qu'il était le seul garant du respect de ce programme. Que voulez vous, j'ai toujours plus voté pour un programme que pour une personne, je sais, c'est "has been"...
Alors pourquoi Dominique Voynet, me demanderez-vous ? Avouons-le, j'ai toujours voté "verts" aux premiers tours des présidentielles et aux européennes. C'est le parti avec lequel je me sens bien. Voir dix minutes de Dominique l'autre jour à la télévision[2] m'a conforté dans mes idées : c'est elle, son parti, son projet, ses idées que je préfère ! Et je m'en fous si certains disent que ce n'est pas réaliste. Je voterais aussi pour elle dans l'espoir qu'elle atteigne les 5% synonymes de remboursement de la campagne pour les Verts. Je voterais pour elle également pour créer un rapport de force avec le P.S à l'heure du second tour, et pour que les verts obtiennent quelques portefeuilles significatifs et d'avantage de circonscriptions pour peser sur les enjeux futurs. Comme vous le voyez, je suis au contraire très réaliste ! La politique est un perpétuel rapport de forces entre alliés.
J'ai conscience que mon choix peut surprendre certains : ceux qui ont choisi, et c'est respectable, de voter utile dès le premier tour face au plus grand danger de la cinquième république.[3] Ceux aussi qui ont choisi l'autre voie, tout aussi respectable, de l'anti-capitalisme ou de l'altermondialisme.
Mes opinions politiques peuvent paraître surprenantes : si j'ai toujours été proche des idées des verts, celles d'un Besancenot ou d'un Bové d'un côté, ou bien celles d'un Rocard ou d'un Bayrou de l'autre, peuvent me séduire. Ce n'est ni de l'inconstance, ni de l'opportunisme. C'est comme çà. La preuve, ces derniers temps, j'ai trouvé de bonnes idées économiques chez Besancenot (le même soir que Dominique, à la télévision) et aujourd'hui je trouve que le rapport pour une autre politique fiscale commandé par Ségolène à D.S.K. est plus qu'intéressant.[4] Et je vais même plus loin pour provoquer : leurs propositions sont conciliables, si ! Je sais que ça peut faire bondir ceux qui sont attachés aux chapelles, aux courants, aux frontières.
Je vous vois venir, vous allez me dire que moi aussi je cède aux sirènes centristes de Bayrou et de sa posture "au dessus de la mêlée". Ben non. Désolé, si le personnage me facine par sa combativité nouvelle et ses dénonciations de collusions entre médias et pouvoir, ça s'arrête là : Bayrou est de droite, quoi qu'on dise ! Désolé donc de ne pas céder à l'épidémie de Bayrouite aiguë qui semble secouer la boblogosphère de Glazou jusqu'au Capitaine.
Il faut dire que ce phénomène est un paradoxe : Bayrou a très peu de chances de se qualifier pour le second tour, mais si jamais il y arrivait, il deviendrait alors le favori. Que se soit contre Royal ou Sarkozy, il aurait en effet toutes les chances de l'emporter, profitant dans un cas du ralliement de son camp naturel, celui de la droite, et dans l'autre d'un effet "tout sauf sarkozy" des électeurs de gauche.
Voilà, ça va se jouer entre ces trois là[5], qu'on le veuille ou non. Il y en a un pour lequel je ne voterai pas.
Pourquoi me sens-je toujours minoritaire, moi ?