Je déblogue
Par Droop le lundi 23 octobre 2006, 17:50 - Internet - Blogosphère - Lien permanent
Peut-être certains d'entre vous l'ont remarqué, je blogue moins. Peut-être par manque de temps. Sûrement aussi, avouons-le, parce-que l'exercice me lasse parfois.
Non, je ne vais pas vous faire le coup du "j'arrête -définitivement, c'est promis- de bloguer" et revenir la semaine d'après le temps de bien faire mariner mes lecteurs et de collecter quelques commentaires tout à mon honneur. Le procédé est éculé, personne n'y croit plus.[1] D'ailleurs je n'ai jamais réellement blogué, je ne sais même pas ce qu'est un blog, personne n'a jamais réussi à m'en donner une définition que je ne puisse contester facilement par quelques contre-exemples... Le kolkhoze est-il un blog ? Il ne l'était pas au départ, il y a bientôt 5 ans (tiens, les 5 ans du kolkhoze, c'est en décembre 2006 !). L'est-il réellement aujourd'hui ? Quelle en est sa thématique ?
Bloguer me lasse, parfois, pas toujours, mais pas seulement. La blogotruc me lasse aussi, parfois, pas toujours, mais pas seulement Loïc... Je pense qu'en bloguant on perd un peu de son honnêteté, quoiqu'il arrive. On se sent, malgré soi, attiré par les honneurs de la reconnaissance, la fierté des stats qui explosent, la joie malsaine d'être trackbacké par la blogeoisie, ou, mieux, par un média officiel. L'arrivée des poadcasts n'a rien arrangé, j'ai parfois l'impression que tout ce petit monde s'auto interview et s'autosatisfait de sa popularité, pardon, de son "influence" ! Alors Paris carnet, pour délirer entre copains, pourquoi pas. Mais la République des blogs, les salons bleus d'un ministère ou d'une université d'été, ou la liste d'attente d'une soirée Firefox, très peu pour moi ! (Si encore c'était une soirée Konqueror...) Alors, oui, je sais, moi aussi j'ai pu être attiré par ces sirènes qui polluent la blogotruc. Mais j'ai décidé de réagir par quatre premières mesures concrètes. Un : je ne publierai plus jamais mes statistiques. Deux : Je ne rouvrirai pas mes trackbacks. Trois : Je ne ferai plus jamais référence à Loïc Lemeur. Quatre : Je ne publierai plus jamais en anglais. (en même temps, y'avait peu de chances !) Ah oui, parce qu'il y a ça aussi : franchement, même parmi les gens que j'apprécie, je n'ai jamais compris cette habitude un rien pédante pour un blogueur francophone, de publier en anglais, sans traduction ! Mêmes les entreprises ou les blogs commerciaux publient toujours une version traduite. Enfin, si ça les amuse de participer à une hégémonie douteuse, de perdre toutes les nuances et la subtilité de la langue française, et de perdre par le même coup une grande partie du lectorat francophone, pourquoi pas. Oui, vous l'aurez remarqué, je n'avais pas précisé "Cinq : je ne trollerai plus" !
D'une manière générale, c'est pas tant la blogotruc, mais plutôt le petit monde des informaticiens qui me lasse. Oh, pas toujours, mais parfois. Et pas seulement les windaubiens, hein, même les libristes ! Leur mauvaise réputation auprès des non-geeks n'est parfois pas usurpée. Leur côté "z'avez vu c'est moi qu'ai le mieux codé" peut agacer. Enfin, le seul informaticien que je connaisse bien n'est pas du tout comme ça. Mais c'est un ovni dans sa profession. Il a eu l'honnêteté de m'avouer, il y a peu, qu'il trouvait que coder pour wormux était plus difficile (et plus passionnant) que d'exercer son taf. Un mec tout fier d'avoir codé un putois qui projette des gaz sur ses adversaires ne peut être foncièrement mauvais. Que j'aimerais que ce second degré et cette nonchalance se répande dans toutes les sphères de l'informatique !
Notes
[1] Le seul qui a réussi à m'avoir en arrêtant définitivement, c'est Fantôme du Pogo. Où es-tu ? Tu nous manques !
Commentaires
Erreur : Fantôme du Pogo hante encore la blogoboule. N'entends-tu pas ces bruits sourds, là-bas, tout au fond du néant ?...
Ah tiens, la voilà, l'adresse réservée à "ceux qui l'aiment" ? Il suffisait donc d'un indiscrétion...
Ah ben ça c'est une bonne nouvelle ! M'en vais découvrir ce nouveau blog !
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