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jeudi 14 décembre 2006

Profession : livreur de pub

J'entends de ci de là des mecs qui pestent contre la pub dans leurs boîtes aux lettres. Je les comprends et comme j'ai envie de faire partager ma connaissance du milieu, je me suis dit qu'un petit billet le ferait bien.

Parce qu'il faut bien dire que chaque midi comme souvent, j'ai de la pub dans ma boîte aux lettres (enfin en ce moment, c’est plutôt madame). Et j'aurai beau faire, j'en aurai toujours. J'aurai beau coller un bel autocollant sur ma boîte "pas de pub merci", ça n'y fera rien.

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mardi 18 avril 2006

J'ai testé ... trouver un travail a un jeune sans qualification.

En ces temps troubles de manif anti-CPE et de grand chômage pour les jeunes, mon frère, branleur étudiant professionnel (il a fait quelques premières années de diverses filiales et n'a pas obtenu de diplôme important en dehors du bac) a donc décidé de trouver du travail.



En voyant les statistiques du chômage chez les jeunes ainsi que les "solutions" proposées par le gouvernement, je me suis demandé ce que ça allait donner ... Parce qu'il faut bien le dire, je me vois mal être à leur place à ces petits gars. Mais bon admettons que la déréglementation du code du travail est la solution (d'autant qu'à prioris, cette déreglementation se ferait au prix d'une augmentation des tarifs pour ces nouveaux types d'employés [1]).



On aurait juste aimé une concertation un peu plus grande au niveau des différents partenaires sociaux. Ca aurait évité une grève d'un mois (et qui continue ...) et peut-être qu'il y aurait eu moins de français contre le CPE ... Mais comme je l'ai déjà dit ici, je ne suis pas sortie de polytechnique, et je ne dois pas être assez intelligent pour comprendre la stratégie sous-jacente.



La vie est un long fleuve tranquille



Mais revenons à nos moutons et à mon cher frère. Ce dernier était donc resté chez mes parents en tant qu'éternel étudiant. Donc, du fin fond de notre Pays Basque, ça avait tendance à pas trop remuer. Le temps passait lentement et mon frère était donc en train de planter sa 4ieme année mais sans que pour autant ça l'affecte trop. En effet, chez certain, il n'est pas nécessaire d'insister : ils ne veulent rien faire et ils ne feront rien.



Comme malheureusement mes parents n'avaient pas envie de laisser Tanguy tranquille coocool à la maison pour en faire un éternel étudiant, ils ont décidé de le faire bosser. Le problème, c'est qu'au fin fond du Pays Basque, les employeurs ne se bousculent pas pour n'importe qui (surtout quand le n'importe qui n'a rien d'exceptionnel, qu'il n'est pistonné par personne et qu'en plus il n'est même pas du pays - ses parents étant de sales parisiens). Donc, y'a de ça 1 mois, ma mère a donc décidé de l'envoyer à Paris (accessoirement chez son grand-frère, moi) pour trouver un travail.



Le CV du branleur



Première chose à faire : le CV. Premier problème dans la rédaction du CV : comment faire passer les 4 première années ?



Là, y'a pas 36 solutions, il ne faut pas que ces années apparaîssent (où du moins pas toutes !). Et comment fait-on pour les faire disparaître ? On invente une expérience totalement fictive !

L'expérience fictive

Première chose se mettre dans la peau du personnage : il faut quelque chose qu'il sache faire mais qui pour autant ne demande pas des compétences énormes. Donc on prend les capacités du branleur et on peut dire qu'il sait réparer et monter des ordinateurs (c'est un passionné d'informatique tout comme moi sauf que lui se fout complétement de l'aspect programmation/système. Il serait plus dans le trippe jeux vidéos ... du coup à l'IUT Informatique qu'il a essayé de faire, ça n'a pas trop collé).

De là, on essaye de trouver un poste qui corresponde à ces compétences. Bon, je vous la fait court, j'ai pensé à revendeur informatique dans une petite boutique d'assembleur dans le fin fond de ma campagne. Après, il vous faut une raison valable de pourquoi vous cherchez un emploi. Là, la solution s'impose d'elle même : la boutique a fermé (mince alors !!!). En tout dernier recours, si l'employeur vous emmerde, prenez un complice dans la région d'origine de votre branleur (attention à faire gaffe au numéro !!) et faîtes le passer pour son employeur.

Préparer l'entretien

Bon nous avons notre expérience complétement fictive. Il faut maintenant se préparer pour rentrer dans son personnage. Accessoirement, j'ai été l'auteur de l'embryon de dialogue suivant (j'ai l'habitude des entretiens, avec mon job de prestaputetaire, j'en passe plusieurs par an) :

  • moi jouant l'employeur : "Bonjour présentez-vous s'il vous plaît ?"
  • mon frère : "Je m'appelle Lulu j'ai 24 ans et j'ai fait 4 premières années où j'ai bien glandé. Oups, je veux dire que j'ai été employé dans une boutique d'informatique. Je devais monter des PCs, les réparer blablabla."
  • moi jouant l'employeur : "Et vous pouvez me dire en quoi consistait votre job ?"
  • Mon frère : "Bien sûr il s'agissait de recevoir les clients blabla blabla, tenir la boutique, faire des devis, blablabla"
  • moi jouant l'employeur : "Et vous avez fait ça combien de temps ?"
  • Mon frère : "J'ai fait ça pendant à peu près 1 an 1/2."
  • moi jouant l'employeur : "Et vous pouvez me dire pourquoi vous n'avez pas garder votre emploi ?"
  • Mon frère : "Bin figurez-vous que la boîte dans laquelle j'étais a coulé y'a de ça 4 mois" (pas trop de chômage sinon ça fait branleur qui bouge pas son cul de sa région natal. Il faut penser parisien Ouineur qui va tout péter les objectifs). Comme je ne trouvais pas d'emploi (bien ! Il faut penser remise en question), j'ai décidé de rejoindre de la famille sur Paris (bien ! Tu expliques ta démarche de recherche d'emploi !) afin d'augmenter mes chances de trouver un emploi (et voilà ! C'est du tout cuit !)"

Bon, il en a fait quelques uns comme ça et au bout d'un moment, il est bien rentré dans son personnage.

L'habit fait le gars motivé pour un emploi

Après il a fallut faire des petites retouches vestimentaires. On a dû faire quelques achats et se séparer du vieux t-shirt "bouse brothers" taché avec de l'huile de vidange.

Donc, nous voici en présence d'un branleur mal (pas ?) rasé en jean dégueux/basquettes crades travestit en jeune chercheur d'emploi rasé/coiffé habillé avec un pantalon noir classe mais pas trop ainsi qu'une de mes vestes de costard (que de toute façon, je ne les mets jamais).

Et voilà ...

... comment mon frère est passé de branleur étudiant ayant fait 4 premières années à 2 premières années arrêtés suite à des problèmes d'argent pour être ensuite employé par un petit magasin de micro-informatique. Vous pouvez me dire lequel de ces 2 candidats est le plus attrayant ? Sans conteste le second. Sera-t'il plus performant pour autant ? Et bien non, puisqu'il s'agit de la même et unique personne !



Donc après quelques temps de recherche (mais rien de très long, il a à peine attendu 1 mois), il a donc trouvé un job avec un contrat CNE (tient, on en parle moins de celui-ci). C'est vrai que son employeur a peut-être la possibilité de le prendre du fait qu'il puisse s'en séparer plus rapidement mais j'en viens donc à la vrais question de fond : a-t'il était plus pris pour son CV/aspect ou grâce au CNE/CPE ?



Je serais malheureusement tenté de dire qu'il n'a été pris que grâce à sa fausse expérience et son aspect relooké.

Je vous rassure, après 1 mois, il est toujours à son poste malgré un gros mensonge sur son CV. Il se porte d'ailleurs plutôt bien (c'est un trait de caractère le je-m-enfoutisme dans la famille).

Reste maintenant à faire un projet de loi qui institutionalise le mensonge à l'embauche. Venant de notre gouvernement actuel, on peut s'attendre à tout !

Notes

[1] Maître Eolas parle encore du CPE et compare le prix des CPE/non-CPE

jeudi 9 février 2006

J'vous en mets 5 kilos ?

Bonjour à vous messieurs les actionnaires et autres décideurs peuplant les DSI.

Vous en avez marre de vos employés qui réclame sans cesse pour leurs droits ? Vous en avez marre de filer plein de sous à des employés qui vous reviennent trop cher ? Vous êtes un chef d'entreprise soucieux du bien-être de vos actionnaires ? Vous voulez augmenter vos marges de profits mais vous ne savez pas comment faire pour dégraisser le mammouth ?

N'hésitez plus ! Sautez le pas et faîtes appel à des prestataires externes off-shore !

Nous garantissons que nos employés parlent tous français, aucun décalage horaire avec votre beau pays et comble du luxe, si y en a un qui vous fait chier, on le lourde dans la minute !

Bon, c'est bien beau tout ça mais il y a un problème : ils sont tous noirs. Heureusement, nous avons pensé à tout ça et nous garantissons votre anonymat complet et que vous ne croiserez jamais leur tronche.

Nous vous garantissons également que tous vos employés n'auront aucun droit, qu'ils seront payé une bouchée de pain (moins qu'un smic mais sans les charges soit la somme fabuleuse de 650 € charge comprise !).

Vous êtes convaincu ? Vite allez maintenant sur www.bdm-offshore.com.

Sur ceux, je vous laisse sur la célèbre conclusion de Philippe Meyer : "je vous souhaite le bonjour, nous vivons une époque moderne".