Je devrais savoir, à force, qu'en allant à la FNAC, on se fait toujours avoir ! Vous savez, la FNAC, comme le décrit si bien Télérama, c'est cette austère coopérative de profs - cinq magasins en 1980 -, qui s'est muée en " temple de l'hyperconsommation "... Pour se rendre au service après-vente du magasin, il faut bien sûr passer devant quasiment tous les rayons alléchants... Allez, juste une BD, me suis-je dit ! J'avais déjà ma petite idée en tête, ayant entendu parlé à la télévision de la dernière BD de Jul, parue chez Albin Michel : Il faut tuer José Bové. L'avertissement sur la couverture "cet album n'est pas une marchandise" et les tronches caricaturées de Mickael Moore et de Bové présageaient une bonne petite histoire caricaturale et potache. J'ai donc lu la chose d'une traite le soir même. Voici donc le début de l'histoire :

Le patron d’une multinationale du jouet fait fabriquer en Chine huit cent mille poupées à l’effigie de José Bové… sans avoir obtenu l’accord de l’intéressé… et le responsable chinois de la production promet une issue sanglante s’il n’est pas payé à la livraison. Plongé dans un embarras extrême, le PDG décide d’agir. Il convoque deux autres patrons et tous ne voient qu’une solution : il faut tuer José Bové !

On l'aura compris, toute la suite de l'histoire n'est qu'un prétexte pour se moquer d'un peu tout le monde : des alters-ecolos jusqu'au grands patrons bornés, tout le monde en prend pour son grade ! Il faut bien sûr être un peu au courant de l'actualité des luttes actuelles pour un autre monde pour comprendre toutes les petites subtilités qu'a glissé l'auteur (collaborateur à Charlie Hebdo) tout au long du récit. Une BD caricaturale qui surfe sur l'actualité, ce n'est pas sans rappeler d'ailleurs la sortie qui avait fait parlé d'elle à l'époque de l'Enquête Corse, de Petillon, chez le même éditeur Albin Michel, d'ailleurs.

Cependant, je suis resté sur ma faim. Une fin un peu ridicule à mon goût, une BD lue en 10 minutes à peine (44 planches, 5 grandes vignettes par page, presque pas de texte !), pour ce genre d'ouvrage que je ne considère pas véritablement comme de la BD noble, j'ai trouvé (comme c'est souvent le cas avec Albin Michel) que le prix de 12,50 € frisait l'arnaque. Bref, je n'aurai pas du l'acheter ! Mais ce n'est ni la première ni la dernière des arnaques qui rejoindront ma belle collec' de BD... C'est bien domage au fond, parce-que j'ai ris, quand même ! Alors je ne peux vous conseiller qu'une seule chose, faites comme tout le monde ! Téléchargez-la illégalement ! Rien de plus simple : il suffit d'aller à la FNAC, de s'assoire 10 minutes avec les mômes qui bouquinent leurs mangas dans les rayons, et de reposer la BD à sa place ! Vous rirez de bon coeur très certainement ! ... mais de là à l'acheter ! ...