Quel sera mon vote ?
Par Droop le samedi 10 février 2007, 12:33 - Présidentielles 2007 - Lien permanent
A intervalles réguliers,[1] j'ai décidé de vous livrer mes réflexions politiques et mes préférences partisanes jusqu'au jour de la présidentielle. Mon choix de vote n'est pas encore définitif. Si il y a quelques temps je me prononçais pour un vote utile dès le premier tour pour le représentant du P.S., il n'en n'est rien aujourd'hui. Mes opinions évoluent, il faut dire qu'elles ont toujours été complexes ! Je crois bien que je voterai Dominique Voynet si le vote avait lieu ce dimanche.
Pourquoi un tel reniement de la candidate socialiste, me direz-vous ? Parce que la dernière fois que je vous avais parlé de mon intention de vote, celle-ci se basait sur le programme du P.S. et non sur celui de la candidate, qui, il est vrai, ne sera réellement connu que ce dimanche, mais qui a de fortes chances d'être éloigné du projet du parti. Oui, je le redis, je trouvais ce programme audacieux, du moins comparativement au programme du P.S. de 2002 et à celui des partis concurrents de cette année. Et je le redis sans honte : François Hollande aurait eu mes préférences, parce qu'il était le seul garant du respect de ce programme. Que voulez vous, j'ai toujours plus voté pour un programme que pour une personne, je sais, c'est "has been"...
Alors pourquoi Dominique Voynet, me demanderez-vous ? Avouons-le, j'ai toujours voté "verts" aux premiers tours des présidentielles et aux européennes. C'est le parti avec lequel je me sens bien. Voir dix minutes de Dominique l'autre jour à la télévision[2] m'a conforté dans mes idées : c'est elle, son parti, son projet, ses idées que je préfère ! Et je m'en fous si certains disent que ce n'est pas réaliste. Je voterais aussi pour elle dans l'espoir qu'elle atteigne les 5% synonymes de remboursement de la campagne pour les Verts. Je voterais pour elle également pour créer un rapport de force avec le P.S à l'heure du second tour, et pour que les verts obtiennent quelques portefeuilles significatifs et d'avantage de circonscriptions pour peser sur les enjeux futurs. Comme vous le voyez, je suis au contraire très réaliste ! La politique est un perpétuel rapport de forces entre alliés.
J'ai conscience que mon choix peut surprendre certains : ceux qui ont choisi, et c'est respectable, de voter utile dès le premier tour face au plus grand danger de la cinquième république.[3] Ceux aussi qui ont choisi l'autre voie, tout aussi respectable, de l'anti-capitalisme ou de l'altermondialisme.
Mes opinions politiques peuvent paraître surprenantes : si j'ai toujours été proche des idées des verts, celles d'un Besancenot ou d'un Bové d'un côté, ou bien celles d'un Rocard ou d'un Bayrou de l'autre, peuvent me séduire. Ce n'est ni de l'inconstance, ni de l'opportunisme. C'est comme çà. La preuve, ces derniers temps, j'ai trouvé de bonnes idées économiques chez Besancenot (le même soir que Dominique, à la télévision) et aujourd'hui je trouve que le rapport pour une autre politique fiscale commandé par Ségolène à D.S.K. est plus qu'intéressant.[4] Et je vais même plus loin pour provoquer : leurs propositions sont conciliables, si ! Je sais que ça peut faire bondir ceux qui sont attachés aux chapelles, aux courants, aux frontières.
Je vous vois venir, vous allez me dire que moi aussi je cède aux sirènes centristes de Bayrou et de sa posture "au dessus de la mêlée". Ben non. Désolé, si le personnage me facine par sa combativité nouvelle et ses dénonciations de collusions entre médias et pouvoir, ça s'arrête là : Bayrou est de droite, quoi qu'on dise ! Désolé donc de ne pas céder à l'épidémie de Bayrouite aiguë qui semble secouer la boblogosphère de Glazou jusqu'au Capitaine.
Il faut dire que ce phénomène est un paradoxe : Bayrou a très peu de chances de se qualifier pour le second tour, mais si jamais il y arrivait, il deviendrait alors le favori. Que se soit contre Royal ou Sarkozy, il aurait en effet toutes les chances de l'emporter, profitant dans un cas du ralliement de son camp naturel, celui de la droite, et dans l'autre d'un effet "tout sauf sarkozy" des électeurs de gauche.
Voilà, ça va se jouer entre ces trois là[5], qu'on le veuille ou non. Il y en a un pour lequel je ne voterai pas.
Pourquoi me sens-je toujours minoritaire, moi ?
Notes
[1] Oui, bon, oh, ça va... je sais que je blogue moins qu'avant !
[2] Après avoir supporté plus d'une heure de Le Pen...
[3] Non, je n'exagère pas, hélas...
[4] En matière de réformes fiscales, c'est encore Jean-François Kahn qui me séduit le plus pour l'instant.
[5] Qu'on ne me sorte pas le danger Le Pen au second tour, la configuration politique actuelle n'a rien à voir avec celle de 2002 !
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Commentaires
"Qu'on ne me sorte pas le danger Le Pen au second tour, la configuration politique actuelle n'a rien à voir avec celle de 2002 !"
La deuxième partie de ta phrase est très juste : 5 ans après, les gens tentés par Le Pen sont totalement décomplexés, ses miitants galvanisés, la précarité et le nombre de RMIstes n'ont jamais été aussi élevés, et les gens ont eu cinq ans de plus pour vérifier à quel point, quoi qu'en dise l'INSEE, l'euro a merveilleusement niqué leur pouvoir d'achat. A ton avis, ça va profiter majoritairement à qui ?
C'est vrai que le contexte politique a bien changé : le PS n'est plus représenté par un psycho-rigide qui ne savait pas faire rêver les foules, mais par une espèce d'icône médiatique superficielle et creuse, qui n'a pas plus d'idées que de programme (tu me diras, c'est la même chose en face, certes). Attendre le 11 février pour balancer ses premières "propositions", c'est une insulte à l'intelligence des électeurs. La candidature Royal, c'est "Chronique d'une mort de la gauche annoncée".
Alors désolé, mais j'estime que Le Pen a raison : il a effectivement toutes les chances d'être au deuxième tour. Sauf que cette fois, ce ne sera plus "le choc du 21 avril", ce sera "la conflagration thermonucléaire de 2007". Parce qu'en cas de duel "Le Pen / Sarkozy", moi, je déchire ma carte d'électeur et je vais à la pêche. Je ne subirai pas à nouveau l'escroquerie chiraquienne de 2002.
Quant à Voynet, je n'oublierai jamais qu'elle a collaboré au gouvernement Jospin, et que la satisfaction d'obtenir un maroquin lui a ôté toute combattivité pour l'environnement. Je ne parle même pas de son attitude pitoyable au moment du naufrage de l'Erika.
Bref, moi, au premier tour, je voterai utile. Et si je sens à ce moment-là que l'utile, c'est Bayrou parce que l'autre aura bien gaufré sa campagne minable, et bien je voterai Bayrou sans état d'âme. Il est de droite, dis-tu ? Certes. Mais si Royal est de gauche, je veux bien qu'on me coupe les deux mains et plus si affinités.
Ben moi j'attends demain avant de me prononcer sur la campagne socialiste... et, contrairement à toi, ça ne me dérange pas d'attendre : elle a voulu une campagne participative, c'est je trouve parfois bon de ne pas suivre le rythme médiatique forcené imposé.
On peut évidemment reprocher pas mal de choses à Voynet, entre autres sa gaffe sur l'Erika, mais je pense que tu la connais bien mal en affirmant "que la satisfaction d'obtenir un maroquin lui a ôté toute combattivité pour l'environnement." Aucun ministre de l'environnement n'a fait aussi bien qu'elle sous la cinquième république, et je trouve domage que les Verts ne communiquent pas d'avantage sur son bilan et sur les choses qu'elle a obtenu quand elle était ministre.
Quant à mon vote, je préfère cent fois voter pour quelqu'un qui a été ministre et n'a pas pu appliquer totalement sa politique de gauche que pour quelqu'un qui a été ministre et a parfaitement appliqué sa politique de droite !
Je n'ai pas réagis à propos de Le Pen car je pense qu'il est bien hasardeux, aussi bien pour toi que pour moi de faire tel ou tel pronostique si longtemps avant les élections... Je ne faisais qu'évoquer mon intime conviction en disant qu'il ne sera pas au second tour, mais peut être que c'est toi qui a raison, je ne sais pas !
J'ai vu les 100 propositions de Ségolène Royal, et son discours en général, si la forme me gène toujours un peu (bien qu'il y ait quand même de manifestes progrès), je suis agréablement surpris par le fond : le projet du P.S. n'a finalement pas été oublié, mieux, il a été enrichi. Si certaines mesures sont contestables, il n'empèche que la plupart sont novatrices et clairement de gauche. Je serais totalement séduit si elle nous annonçait une radicale réforme des institutions et une réforme budgétaire. Avec Montebourg dans les parages pour la réforme des institutions et D.S.K. pour la réforme budgétaire, mes souhaits devraient se réaliser. J'espère aussi qu'elle nous précisera dans les jours à venir comment elle compte financer tout çà.
Je sais que ça va faire railler certains, mais je suis, à ma grande surprise, presque convaincu !
Comme je mets les programmes de le Pen, de de villier et de l'ump dans le même sac et que je suis principalement de gauche, Comme Droop, j'attendais de voir le programme de Ségolène Royal.
j'ai été très agréablement surpris, il faut dire que je ne m'attendais pas à un programmes aussi « socialiste » de la part de Ségolène Royal.
Donc avant aujourd'hui, je savais contre qui j'allais voter, mais maintenant, je sais pour qui je voterais si on me demandait de faire mon devoir de citoyen demain.
Puis une femme comme présidente, cela aurait de la gueule, non ?
En cas de duel sarko/le pen, je ferais certainement comme LeChieur.
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